Hello,

dimanche, à l'occasion de la première édition du Marathon Vert, reliant Cap Malo à Rennes, en passant par Montgermont, Pacé, St-Grégoire et Cesson, avant de finir à Rennes, nous étions 1274 concurrents au départ.

Une fois la brume côtière levée, le soleil est très très vite venu nous informer que nous allions en "baver", puisqu’à 7 H 30 les températures étaient déjà de 17/18°... pour un départ à 8H.

Bien s'hydrater... çà allait être la règle, et le maitre mot de notre survie !

Sous les belles paroles des très sympathiques speakers André (Delacroix) et Jean-Luc (Bot), la foule s'est entassée petit à petit sur la ligne de départ. A ce petit jeu, j'ai réussi à m’immiscer dans les premiers rangs, derrière les élites internationales, histoire de ne pas rater mon départ, et ne pas être gêné pour trouver rapidement mon allure.
Il me manque juste les jambes pour rester dans ce paquet... lol

Parti un peu vite, certes, puisque 3'10 au Garmin, et encore dans le bloc des "stars" après 400 mètres, je me suis très vite ravisé pour calmer es chevaux et prendre mon allure de croisière, même si j'ai bouclé le premier kilo en 3'40. Oui je suis fou, je sais, mais moi la foule çà m’empêche de courir correctement à MON allure !!! Et puis c'est tellement sympa de jouer la "pôle'poz" avec les stars sur un départ... lol

Le problème, c'est qu'il y a des jours avec... et des jours... pas avec ! Et çà on le sait d'entrée de jeu, ce qui fut mon cas. Dès les premiers kilomètres j'ai d'abord cru à mon habituelle "fatigue" de remise en route comme après chacun de mes départs "canon", mais avec une note différente. Et quelle note !
L'objectif du Sub 3, revu à la baisse ces dernières semaines vers un 3 H 10 m'imposaient des passages calculés sur une allure de 4'30 au kilo, soit un 10 kils en 45'01, le semi en 1H35 et le "mur des 30" après 2 H 15.

Mais l'allure est devenue de plus en plus "limite"...
La reco que j'avais effectuée 15 jours auparavant sur cette portion m'avait permis de conclure que les 25 premiers kilos étaient facile et descendants, avec deux petits faux plats courts et rapides... Mais bizarrement, je n'avais plus cette même impression, à croire que le dénivelé avait été inversé.

3'40, 4'12, 4'15, 4'16, 4'32, 4'19, 4'23, 4'36, 4'32, 4'39... soit un chrono de 43'30 au 10ème kilo... aïe, je sens que çà commence à coincer... même si par rapport à ma ligne de conduite je semble être en avance, cela n'est du qu'à mon départ, et plus à mon allure actuelle...



La chaleur a augmenté et les ravitos "officiels" deviennent, comme mes persos, indispensables, tout comme les épongeages d'ailleurs ! La moindre goutte d'eau fraiche est une aubaine. La gorge s’assèche très vite, et le petit air chaud qui nous caresse nous assèche également la peau et les muscles...Il va falloir huiler les pistons si l'on ne veut pas que le moteur se bloque !

A mon passage au rond point de Pacé, Steff et les louous sont là pour m'encourager et me bosster un peu, çà m'aide à me relancer et à garder le sourire, merci la "Berdèche family" !
Un peu plus loin c'est Ruben et son petiot dans les bras qui m'encourage, dans l'attente du passage de sa douce, Virginie, décidée elle aussi à venir faire un bon chrono.... et elle n'est pas très loin !!!
Déjà, les espaces se creusent les petits groupes se sont formés entre les "solitaires" dont je fais partie. J'essaie de gérer au mieux au Garmin, mais les faux plats successifs m'empêchent de garder une cadence et une allure régulières.
Pourtant, le public est au rendez-vous, les animations et la gentillesse des bénévoles également, mais le cagnard continue à s'amplifier, rendant encore plus compliquée notre avancée.
Après le zone d'Ikéa, et ce nuage de fumée de cet incendie de broussailles en cour de maitrise par les pompiers, je retrouve au bout de la longue ligne droite Steff et les loulous... les tatayots me font le plaisir de trottiner quelques mètres à mes côtés, c'est trop top ! Merciiiiiiiii...



Ruben est là aussi, et me confirme que Virginie n'est plus loin maintenant. La Garmin me confirme que l'allure n'est plus là et qu'il va falloir revoir à la baisse "encore" mes espérances... 3 H 15 alors ?... pas trop quand même j'espère... mais la route est encore longue...
Déjà, les portions faciles et descendantes je ne les ressens plus, j'ai l'impression d'être toujours en mode "montant", toujours dans l'dur, toujours dans l'rouge.
A l'approche du semi, je sais que les 1 H 35 ne seront pas respectées... de peu certes, puisque je passe en 1 H 36'06, mais elles ne sont pas respectées. Une minute c'est peu, mais sur c'est déjà beaucoup. Le chronométreur m'indique que je suis dans le top 100 / 120, c'est cool !
Même si je commence à doubler quelques concurrents qui se mettent à marcher, ou qui ont ralenti leur allure, des groupes me passent toujours, dont celui des 3 H 15, en passant près de la "Forge" à St-Grégoire.
St-Greg, ce sera le dernier passage ou Steff et les loulous pourront m'encourager avant d'aller rejoindre la ligne finale. J'en profite pour recharger les fioles avec le concours de Florine, qui m'mboite la foulée pour récupérer le bidon... Trop forte la choupette !!! lol



Une fois le canal passé, çà se corse...
Le garmin me donne des vitesses de plus en plus prêt des 4'50 / 5'00 au kilo, et le long faux plat vers "Maison Blanche" n'aide en rien...
Les lignes droites sont de plus en plus longues, et même si je m'attache à prendre au plus court, la fatigue commence à se faire sentir, sous ce soleil de plomb qui lui aussi devient lourd et pénible.
Cette portion du 25 au 32ème est la plus difficile avec ces 5 paliers de grimpette.
Je revois une nouvelle fois mon finish à la baisse... 3 H 20 ? 3 H 25 ?... aïe, çà commence à ne plus être cool çà...



Derrière, je reconnais la voix de Ruben et la cadence de Virginie, qui, en me passant n'oublie pas à m'aider à garder le cap. Ces efforts et ceux de Ruben seront vains, ma cadence n'est plus celle qu'il me faudrait pour espérer rester dans la lignée...

Je repense à pascal et Philippe, les collègues du taf, ils ne doivent plus être bien loin désormais... me passeront-ils ? C'est la grande inconnue...

Quelques minutes plus tard, c'est David qui me passe, en m'encourageant aussi à lui emboiter le pas. Malgré les encouragements d'Yves et Laétitia, le "mythe" du "MUR des 30" porte bien son nom... Mon allure se cale désormais plus autour des 5'30 voir 6'00 au kilo et dans la montée qui nous annonce le 30ème kilo, je repasse Virginie, stoppée nette par une grosse douleur à la hanche. Malheureusement, j'apprendrai un peu après l'arrivée qu'elle a du arrêter sa course au 32ème kilomètre... c'est bien dommage après tant d'efforts ! Allez Virginie, soigne toi bien et récupère vite pour te remettre en ligne et réussir ton challenge.

Quelques mètres plus loin c'est au tour de David de flancher et de marcher... çà me rend de plus en plus prudent, voir que des athlètes marchent, s'arrêtent ou ralentissent simplement. Il va falloir gérer les 12 derniers kilos très minutieusement pour ne pas exploser.



La dernière "grimpette" fait mal mais ma reco du vendredi précédent m'aide à la contrôler et à la manger pour mieux apprécier la descente sur Cesson. Loin d'être boostante, la "déroule" sur Cesson est plus récupératrice qu'autre chose. David en profite pour me repasser et me confirmer que désormais, le sub 3 H 30 est un lointain souvenir !
Dès la sortie de la Z.I, je marche quelques mètres pour essayer d'oublier cette "ampoule" qui me fait mal depuis le 20ème kilo, sous la plante du pied gauche, mais rien n'y fait.
Allez plus que 7 kilomètres, et on aborde la longue et interminable ligne droite qui nous conduira à Rennes. Maud et Titi sont là. Titi, qui la veille à terminé 4ème aux 177 kilomètres de l'Ultra Trail du Golfe n'a pas hésité à se déplacer pour venir nous booster un peu et se dégourdir les jambes encore surement très "lactatisées"... Bravoooo man !!!

Cette ligne "plate" qui pourrait sembler facile, est en fait terrible. La chaleur est autour des 27/28° désormais. Systématiquement depuis le 25ème, je m'arrête en marchant vite à tous les ravitos et tous les points d'épongeage pour retrouver un peu de fraicheur, avant de repartir pour en finir le plus vite possible.

27, 28,... 40, 41... çà y est on approche, la sono commence à se faire entendre, le public est de plus en plus présent sur le bord des rues. Alors que certains ralentissent ou s'arrêtent pour marcher, comme au départ, je remets des watts et j'accélère le rythme. Il est temps que çà se termine, Achille, le maitre de mon tendon droit est à bout, il ne supporte plus ce bitume et cette chaleur !
Un dernier virage à gauche et j'aborde la ligne droite qui nous emmène vers l'Esplanade de Gaulle ou les applaudissement de la foule me font oublier toutes mes douleurs.



Après 3 H 35'20, je passe enfin cette ligne ôh combien salvatrice pour une fois. Le temps de reprendre mes esprits je file siffler deux cocas et ingurgiter quelques petits gâteaux secs, à l'ombre de ce "RA" qui m'aura bien épuisé... çà faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle fatigue sur un marathon...
Je me classe 239ème, ce qui, finalement n'est pas si mal, d'autant plus en sachant que le vainqueur a mis 10 minutes de plus que son temps prévu... alors avec 25' de plus que mon temps espéré à 3 H 10, je ne suis finalement pas si à l'Ouest que çà...

Je suis un peu déçu de ne pas avoir pu réalisé mon temps prévu, mais en relativisant, avec ces conditions météo difficile, je dirais que je m'en sors bien. sans vouloir non plus jouer le "vieux con", il faut admettre que quand on a 38 ans, les jambes, le cœur, bref, toutes les composantes du bonhomme ont aussi 38 ans... et on ne peut pas lui demander les mêmes choses qu'à sa jeunesse.

David en termine 2'30 avant moi et Pascal est arrivé après 3 H 46. Lui qui visait un sub 4 a vraiment fait une très belle course pour son premier marathon ! Bravo l'artiste !!!
Philippe quand à lui, malgré sa prépa moins prudente termine en 3 H 56, et Jean-Paul, le célèbre "Mario" n'a mis que 4 H 32 pour boucler avec sa cotte bleu et son p'tit vélo les 42.0195 kilos !
Bravo à toutes et tous les participants, ce fut une épreuve difficile dans ces conditions, usante, fatigante et éprouvante... mais l'an prochain elle aura lieue le 11 novembre, les conditions seront plus clémentes ! lol.

Dire que je me suis fait plaisir ? Ce serait mentir, parce que faire ce genre de course usante dans ces conditions n'est pas toujours plaisant. Il y a des bons et des moins bons moments, mais il faut prendre chacun comme ils viennent. Toutefois, c'est ce qui me permets de me booster à l'entrainement, la finalité d'une quête, et lorsque l'on passe la ligne finale, on savoure d'avoir pu !
Et puis ce n'est pas donné à tout le monde de finir un marathon, il faut aussi l'apprécier.
Avec celui-là je boucle mon 9ème marathon sec, et mon 11ème en ajoutant ceux des Triathlons Ironmans de Nice et d'Embrun... il n'y en a eu aucun d'identique, aucun de semblable, et pourtant la distance est inchangée... Même si mon record de 3 H 09 décroché en Normandie en 2009 n'a pas été battu, mes 4 H 44 de mon premier sont désormais bien loin. Ça me permets malgré tout de me dire que je ne suis pas encore "pourri" et que j'ai encore de longues années devant moi pour continuer à me faire plaisir et à accrocher des chronos et des médailles de finisher à mon cou...

Si toi, très sympathique lecteur, tu te dis qu'un marathon c'est dur (c'est vrai), ou que c'est impossible... ben regarde mes temps, tu verras que l'important c'est de passer la ligne pour se faire plaisir et se dire qu'on l'a fait ! Le temps est accessoire...

1998 : 4 H 44 > Caen
2004 : 4 H 21 > Mont-St-Michel
2005 : 3 H 53 > Val de Reuil
2006 : 3 H 54 > Val de Reuil
2007 : 3 H 42 > Val de Reuil
2008 : 5 H 24 > Triathlon Ironman de Nice
2008 : 3 H 53 > Val de Reuil
2009 : 6 H 01 > Triathlon Ironman d'Embrun
2009 : 3 H 09 > Val de Reuil
2010 : 3 H 24 > St-André des Eaux
2011 : 3 H 35 > Rennes

Allez... j'vous laisse, j'ai besoin de récupérer un peu avant de ré-attaquer la suite des "hostilités" !

TRAINING WEEK :

Du repoooooooooooooooosss !!! pour calmer le tendon !!!

@ un de ces 4, quand j'aurai quelque chose à vous écrire !