Hello,
à quoi bon s'acharner ? Quand on est "mauvais" et qu'on ne fait rien ou pas grand chose pour s'améliorer ou changer les choses, autant rester couché ou arrêter de croire au miracle, non ? Se plaindre ça va 5' mais à force de l'entendre les gens autour finissent pas s'écarter, t'éviter ou font semblant de ne pas te voir quand tu les croises. Je ne vais pas les blâmer, à quoi bon s'intéresser à "quelque chose de négatif", y'a tellement de belles choses à voir et à vivre. Ça fait mal mais bon, on le cherche bien quelque part, il faut aussi parfois se bouger le cul et arrêter de ruminer ou de broyer le noir. Souvent plus facile à dire qu'à faire !
Pourtant parfois ça fait du bien de se plaindre un peu, on se sent écouté, pris en compte, on nous aide à remettre les pieds "dedans", on nous aide à nous re-motiver aussi mentalement quand parfois on est en-deçà, bref, on à un peu l'impression d'être quelqu'un, l'espace d'un instant. On prend et parfois aussi on donne, c'est du "libre échange gratuit" mais tellement enrichissant.
Si à force de se laisser dériver on voit que petit à petit les chronos s'étirent, le "fou", le "barjot" de service, le "déjanté", le "hors norme", redevient un "coureur lambda", un "neutre", un "numéro" qui comme tout le monde court pour aller chercher son X'ième tee-shirt à la fin de la course en sirotant un fond de coca et en grignotant des grains de raisin secs ou un quartier de banane.
Ce n'est pas chercher la "gloire" et le succès qui font d'un homme ou d'une femme un être exceptionnel, un être heureux, mais ça aide à rester motivé, à rester dans le coup.
A quoi bon s'acharner alors si c'est pour ne prendre aucun plaisir, n'avoir aucune satisfaction ?
Vivre avec ses démons du "passé", ses chronos d'il y à peine 5, 6 ou 7 ans et qui faisaient de nous quelqu'un de "bien", quelqu'un de plus respecté, plus écouté et observé sur les course. Les années passent mais l'âge n'a pas tous ses tords, alors pour essayer de rester "dans le coup" quand le chrono ne suit plus on essaie alors de trouver des alternatives pour "excuser" ses défaillances, ses coups de moins bien. Un déguisement original ou des départs "fusée" qui font sourire , qui attirent l’œil, auxquels on ajoute une excuse bidon pour minimiser son résultat et on se contente de peu parfois pour garder une once de plaisir ou de motivation.
Et pourquoi faire St-Greg alors ?
J'avais repris un peu de plaisir en fin d'année avec Steve, Isabelle(s), Martine, Franck, Jaouad, Claire et toutes et tous les autres qui animent de belle manière l'asso de Courir à Vezin. Une motivation qui chaque semaine s'accroissait et une allure qui semblait progresser. Le 10 kils de Chantepie, dernière course de l'année, avec 44'21 m'avaient permis de finir agréablement une saison en demi-teinte. La fin de l'année et ses conditions météos déplorables et déprimantes, le froid, le vent, la pluie et cette P'T1 de grippe qui en début d'année vient me faucher en plein essor, le lendemain de mon inscription pour St-Grégoire, m'ont ruiné le mental. Tout ce chemin de fait et BIM... tout est à refaire.
Une semaine de M.... avec un sommeil chaque jour écourté à cause des "sauvageons" rennais et de certaines obligations, à peine deux sorties CAP timides et lentes, loin d'un entrainement digne de ce nom, bref.
Malgré les "conseils" des amis facebookés, ce dimanche j'avais laissé le réveil allumé, même si je gardais au fond de moi l'espoir de ne pas l'entendre.
3 Heures de sommeil auront suffit pour prendre la route direction les terres grégoriennes et s'aligner sur cette course, à jeun ! Ben oui, je n'allais pas manger avant de courir, si c'est pour avoir mal au bide, autant éviter les dérives, et puis vu les réserves dans les bouées, je n'suis pas à un repas près. lol
En me mettant péniblement sur la ligne je repensais à ma sortie de la veille, sortie qui aurait pu être la dernière si je n'avais pas stoppé mon avancée sur ce passage piéton entre Cora et Ikéa. Je revois le visage de cette fille, au volant de sa 307 avec l'impression de l'entendre me dire : "je n'ai pas le choix, je vais trop vite tu vas mourir, je suis désolée". Des heures à revoir cette scène, toute la nuit à y repenser au boulot avant de réussir difficilement à m'endormir vers 6H. On est parfois peu de choses, mais hier visiblement ce n'était pas encore mon jour... Tant mieux, c'est un jour de gagné.
Habitué des départs "canons" pour, après 400 ou 500m, lever le pieds et me caler sur mon allure de croisière pour ne pas être gêné, là, je suis resté en retrait. Au moins les "stars" je ne les ai pas gênées !
D'habitude je n'ai pas plus de 1 ou 2 secondes de différence entre mon chrono officiel et le réel, mais là, il y en aura eu 12, de quoi mal commencer. Le problème c'est qu'après il faut passer son temps sur 1.5 km ou 2 à slalomer pour essayer de trouver une allure régulière mais au final on se flingue à force d'accélérations et de ralentissements. Et pour ne rien arranger la flotte et le froid qui, même si en Bretagne en janvier on y est habitué, sont venus s'associer à la "joie" du runing matinal.
Se sentir moins "vieux", avoir l'impression de rester dans le coup ou de ne pas être mis sur la touche, c'est peut-être pour ça que je me suis levé ce matin. Aller courir avec trop peu de sommeil, une mine de déterré et un semblant de forme, faut être CON, je sais. Les tee-shirts de course, même si celui qui nous a été offert avec le coupe-vent sans manches était sympa, j'en ai des tonnes ; je ne cours plus pour ça, heureusement. L'espoir peut-être de me rapprocher de 44 minutes pour croire que j'ai progressé depuis Chantepie, je ne saurai sans doute jamais pourquoi, mais j'ai entendu le réveil ce matin et j'ai décidé de me lever.
Si après 3 bornes j'avais l'impression d'être bien et de retrouver une once de forme, puisq'àprès 4'19, 4'23 et 4'21 au kil je paraissait régulier, j'ai vite, trop vite déchanté. 4'34 au 4ème avec cette petite bosse qui, pourtant bien passée en tirant sur les bras, m'a coupé les pattes. Le "plat" derrière qui menait sur la ligne d'arrivée a été dur-dur, avant de remonter vers le rond point de Belle Epine. Au ravito du 5ème, le temps de prendre un godet d'eau et c'est reparti avant de voir le meneur d'allure des 45' me passer.
Un grand coup de bambou derrière les oreilles... ça se ressent dès le 6ème bouclé en seulement 4'42. Après, l'accumulation des bosses associées au mental qui a flanché n'ont rien donné de bon.
4'33 pour le 7ème, 4'46 pour le 8 et 4'40 au 9ème... un peu dégoûté de voir que même en essayant d'accélérer la Garmin ne suit pas.
Habitué des départs et des arrivées rapides, ce dimanche j'ai terminé comme j'ai commencé, "lentement", en seulement 4'33, sans avoir lu jus pour "sprinter".
Au final le chrono est à l'image de la journée, terne et sans saveur, plutôt avec un goût amer. Je sais, certaines ou certains donneraient n'importe quoi pour en faire un comme ça mais bon, moi, ça ne me va pas. La logique aurait voulu que je m'approche des 44', même si ce n'est pas top au moins j'aurais eu l'impression de progresser quelques semaines après Chantepie. Là, comme sur la corrida de St-Jouan l'an dernier, je régresse, et sévère. Une journée de M.... comme beaucoup trop souvent en ce moment.
45'50 en officiel pour 45'38 en réel, avec un classement de 639ème sur 1530, certes on pourrait y voir le positif. Allez soyons fous, trop fort ce Nico, grippé et cloué au lit de dimanche à mardi avec à peine 30 heures de sommeil en une semaine là ou certains ont eu besoin de 56, dont 3 heures à peine avant de prendre le départ d'un 10 kils mesuré, à jeun qui plus est, Respects ! Et en plus tu mets 30 secondes de moins que l'année dernière c'est top, et t'es quand même dans les 40 premiers %.
Ouais, on pourrait le voir comme ça, on pourrait c'est sûr, enfin "je" pourrais, mais non. Je ne regarde que mon chrono de 2010 et mes 39'01, me permettant de finir 129ème. C'était beau, tant de nostalgie aujourd'hui. C'est peut-être ça aussi qui me fait le plus mal, avoir été et ne plus pouvoir être.
Je l'ai faite 6 fois cette course, mais depuis ma "gloire" post-embrunman, je ne suis plus si "bon".
- 2009 : 42'54 (ignoré)
- 2010 : 39'01 (129 / 1120)
- 2012 : 40'28 (266 / 1377)
- 2013 : 43'15 (400 / 1330)
- 2016 : 46'21 (777 / 1662)
- 2017 : 45'38 (639 / 1530)
Et maintenant, que faire ?
Je ne sais pas, non, je ne sais plus.
- Me remettre au trail ? Peut-être puisque là les chronos sont accessoires ; oui pourquoi pas mais pas trop longs par contre, je n'ai pas retrouvé l'envie de me mettre des heures de run dans la gueule, ça va m'ennuyer.
- Essayer d'ajouter des séances de PPG dignes de ce nom avant, pendant ou après les sorties C.A.P ?
- Manger autre chose que des pâtes et du jambon à longueur de temps pour manger plus "sain", plus varié, bref plus adapté et aussi essayer d'affiner mes "bouées" et perdre ces kilos de trop qui me pourrissent l'allure et le mental ?
- Tenter un triathlon? Oui, mais pas un IM, alors un half ?
ou bien...
- Arrêter la course à pieds et trouver un autre domaine de motivation et d'occupation ? Pourquoi pas, mais ça risque d'être difficile à trouver, la C.A.P m'aide aussi pour ne pas dire énormément à décompresser, à me changer d'air, à sortir, même quand il pleut ou qu'il vente.
On verra bien, de toute façon le 21 mai je serai au départ du marathon de Copenhague, au Danemark et je ne veux pas y aller en mode "balade de vieux" ça n'aurait aucun intérêt. Alors d'ici là je vais prendre le temps de réfléchir à toutes ces interrogations et après...
... après c'est demain et demain sera un autre jour si les voitures roulent moins vite et s'arrêtent pour laisser passer le piéton que je suis parfois.
@llez, la suite au prochain épisode ! Bye...