Hello,
avec une activité sportive proche du néant depuis plusieurs mois, sur un coup de tête j'ai décidé de m'inscrire au Marathon des Ecluses, reliant Mayenne à Laval pour espérer boucler mon 20 ème marathon "sec".
Depuis la mi-juin, j'ai effectué 32 allers et 31 retours Home > Taf, soit 529.500 kms, l'équivalent de 12.5 marathons en trois :), c'est ma seule activité sportive !
Des compètes ? Euh non, juste le 10 de Pacé fin juin avec un chrono de M.... et le 1er relais du marathon de la vie dimanche dernier mais pour le fun puisqu'il n'y avait pas de classement. Bref pas grand chose de bon et surtout pas de sorties longues ni fractionnées et encore moins de gainage ou de RPM à la salle de fitness comme c'est préconisé pour une course de ce type. Et je ne parle pas de mon alimentation débordante d'aliments énergétiques et sains : pâtes, riz, plats préparés bjorg (un truc de fainéant mais tellement plus simple en 2 minutes au cro-ondes avant de partir au boulot), jambon, jambon et encore jambon (pur porc et 0% halal ah ah ah), coca, eau et pizza de temps en temps ou Burger King (mac do aussi mais très rare à côté de B-K c'est vraiment moins bon).
Alors pourquoi aller se casser la pipe ? Pour me rétamer une fois de plus, grogner, me morfondre encore et avoir "enfin" l'excuse de tout arrêter et me faire plaindre ? Prouver, à qui je n'en sais rien d'ailleurs, que l'entrainement ne fait pas tout ?
Ou tout simplement tenter de boucler mon 20ème marathon "sec" sans objectif de temps, juste pour le finir ? Je n'en sais fichtre rien, mais j'ai décidé de le faire, c'est tout.
Après un lever "tôt" à 5H00 du mat, un p'ti déj "spécifique marathon" : 4 tranches de pain de mie complet avec du beurre breton (salé bien sûr) et deux verres de jus multi-vitaminé, direction l'habillage. D'habitude ma tenue est toujours prête la veille mais là... quoi mettre ? Je suis à l'ouest complet.
J'opte pour mes chaussettes Five Fingers après avoir "beurré" mes petits de crême mytosil, celle qui est bien plus efficace que la NOK ou ses consoeurs, mes asics Noosa Tri 10, mon cuissard BV, mon sur-short trail kalenji, mon TS moulant Underarmour et mon TS perso rose, ma visière BV, ma Garmin 910 et ma ceinture porte bidon Salomon avec deux sachets de Hydrenergy 4 (H4).
A 5H50, direction Laval pour monter dans la première navette qui nous amènera à Mayenne, lieu de départ du Marathon.
Sur la route je me rends compte que j'ai oublié de mettre de la mytosil là où c'est à la base prévu pour les "fesses de bébés"... ça va brûler demain !
Le dossard récupéré, avec un tee-shirt et un p'tit sac à dos k-dos, je me pose 3' aux toilettes pour une petite vidange avant de mettre une p'tite actu sur FB et m'occuper un peu le temps sur Candy crush :).
A 8H15, je pars m'échauffer un peu (15') en y ajoutant des assouplissements et des étirements. Une petite ligne d'une minute allure course et hop... direction "encore" les toilettes (ben ouais je sais, c'est rare que les athlètes parlent de ces désagréments qui polluent les courses mais bon il faut être honnête et réaliste, on reste des humains et comme dirait myChoupette, "c'est la nature", lol.
Mais... la file d'attente de 40 personnes me rebute, tant pis, j'opte pour le placement sur la ligne de départ. Faut dire que seulement 2 WC pour 500 athlètes, c'est un peu light quand même.
Ça va jusque là, c'est assez réaliste et pas trop chiant à lire ? lol...
A 9H00, top départ pour 2 boucles de 3 kms avec un passage dans une zone "infestée" d'une odeur de M.... (je découvrirai plus tard sur le halage qu'il s'agit de l'usine de traitement des eaux). La première boucle est relativement bonne mais le ventre commence à donner des signes de faiblesse et l'envie de me délester de mon p'tit déj s'acharne et s'amplifie. Le chrono est plutôt encourageant entre 4'40 et 4'50, sans la moindre indication de fatigue ou de sur-régime.
Mais dès le 4ème kil le ventre est trop douloureux et je dois m'arrêter dans la "nature" pour m'alléger un peu, comme au 10ème à Copenhague. Sans faire de jeu de mots, en ville avec une foule comme à Dublin, j'aurais été sacrément emm...erdé.
Une minute plus tard, c'est reparti à une allure sensiblement identique à celle d'avant.
Les kils passent, l'allure est plutôt raisonnable et encourageante mais pour combien de temps ? A Copenhague j'ai "sauté" au 17ème...
Je "mange" le 10ème en 50 minutes comme au Danemark, le 15 en 1H15. Je suis sur une base de 3H30, autant dire que c'est largement trop rapide mais bon je me sens bien, je n'ai aucune envie de ralentir. Tous les kilomètres je bois une bonne gorgée de H4 et je scrute régulièrement la Garmin pour ne pas aller plus vite.
Les jambes semblent bonnes, le moral aussi, ça change de d'habitude !
Je double quelques coureurs de temps en temps quand ce ne sont pas certains qui me dépassent mais là, aucune prétention ni aucune inquiétude, l'objectif du jour n'est QUE de finir, le reste sera du bonus !
17, 18, 19, le 20 est bouclé après "seulement" 1H40'44 et le s'mi en 1H46'32, autant dire que le niveau est bon, voire trop bon pour la forme actuelle.
Je continue même si depuis quelques kils l'allure a légèrement baissé mais comme elle compensait avec les sub 5' du départ, le général n'est pas trop affecté.
Je viens de passer la zone des relais (le marathon était aussi décliné en mode "duo") et là les foulées des concurrents qui me doublent sont légères et un peu irritantes, ce qui ne m'empêche pas d'en doubler quelques un(es).
23, 24, 25... là ça commence à piquer. J'ai tenu plus longtemps qu'à Copenhague mais la machine rouille plus qu'elle ne "roule". Les jambes commencent à être lourdes mais tant pis, la Garmin oscille entre 5'14 et 5'30, c'est tout bon. Enfin jusqu'au 27ème...
Je prends un premier coup de "masse" derrière les oreilles. Je boucle le 28ème en 5'47 et après, plus rien en-dessous de 6'00 au kilo.
6'01, 6'04, 6'20 et 6'30 en arrivant au 32ème.
Là c'est l'agonie dans ma tête. Je n'ai qu'une envie, faire comme beaucoup, m'arrêter pour marcher mais j'ai la dalle et l'eau sucrée énergisante ne me satisfait plus tout.
Je prends sur moi et me fixe le prochain ravito solide avant de marcher.
C'est dur, les canes commencent à me haïr (et c'est peu dire) mais tant pis, on tente le coup.
6'28 puis 6'38 pour me poser et avaler 4 pâtes de fruits, 4 morceaux de banane, 2 abricots sec et siroter 3 verres de coca. Bon j'avoue c'est un peu beaucoup d'un coup mais soit, le bide supporte mal l'arrivée massive d'un coup mais il aura le temps de digérer, je suis encore loin de l'arrivée !
L'effet est immédiat, les kils suivants sont tous sous la barre des 6'15/20. Parfois il faut savoir s'arrêter au "stand" pour regonfler les batteries et mieux repartir, le temps "perdu" est vite rentabilisé.
Vous êtes toujours là, à lire ? Merci, c'est presque fini !
Je commence à voir des concurrents du 10 qui s'étaient élancés à 11H et qui reviennent tranquilou en sens inverse récupérer leur voiture, dont parmi eux Alban Chorin, le vainqueur. Les panneaux du 10, situés 200m après les nôtres me font faire des calculs et me faire des films... 37.200, il ne me reste plus que 5 bornes ; le chrono indique 3'22'08. En tapant au pire à 7'00 le kil, il me faut 35 minutes jusque la finish-line ce qui me donnerait un final en 3H57, c'est bon ça, je commence à "rêver".
De plus en plus de coureurs marchent puis repartent puis re-marchent... bref je les double sans trop de force, en gardant mon allure.
6'19 pour le 38ème, 6'12 pour le 39ème et 6'00 au panneau des 40...
3H42'36 au 40.2, plus que 2 kils à faire en moins de... 17'24, là, à moins d'une grosse défaillance ou d'une blessure, je pense être en mesure de faire mieux que 8'30 au kilo, mais bon, rien n'est joué. Les hauts parleurs de la sono sont là à 50m à droite mais il nous reste une petite boucle à faire avec 3 coups de cul, un à chaque pont, dont le dernier à traverser avant de revenir en inverse.
41 puis 42, là la foule est réunie derrière les barrières et le speaker s'égosille pour annoncer les arrivées.
A 30 mètres de la ligne je ralentis et lève les mains en l'air en écartant 2 fois mes 10 doigts pour symboliser mes 20 trips. Je m'arrête 1 mètre devant la ligne et tourne sur moi-même en applaudissant le public et franchis la ligne après 3H54'35.
Je suis ravi de cette performance, si petite soit-elle mais "je reviens de loin". J'en ai ch... mais le mental qui est absent de ma tête depuis près de 3 ans, semble m'avoir aidé à tenir le coup quand ce fut dur. A voir si ce n'était que passager ou si ça perdurera dans le futur. Ôh, je ne me fais pas d'illusion, j'ai quelque chose de cassé en moi et j'ai peur que ce ne soit pas réparable ; c'est la vie, c'est comme ça. Même les "stars" comme Alban Chorin cette année, décident de stopper leur carrière un jour. Manque de motivation, d'envie, de punch. J'ai un "palmarès" garni de belles et longues épreuves même si je suis très loin des podiums, je n'ai donc plus rien à prouver à qui que ce soit même si pour le momet quelques fils encore me permettent de ne pas signer le bon de fin.
Je me souviens de ce proverbe (ou citation) issu du Roman de Renart : "Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise" ; et de cette citation "A force de jouer avec le feu on finit par se brûler les ailes". Peut-être que c'est parce que j'aime le risque que je continue à "tenter le diable" avec ma santé mais bon c'est comme ça, je n'ai pas envie de changer maintenant. Bref...
Pour terminer sur une note positive, je boucle enfin mon 20ème Marathon sec, et en SUB 4, ce qui était inespéré à 9H00 le matin encore. Côté classement, je m’octroie la 237ème position sur 500 partants(es), soit dans la première moitié des finishers(euses), ça faisait longtemps sur une telle distance !
L'an prochain je serai si tout va bien sur celui de Tallin avec mon ami blondinet (oui il m'en reste quelques uns, pas des blonds, des amis à moi que j'ai ;) ) Patrice, sur ses terres Estoniennes. D'ici là l'eau aura coulé sous les viaducs.
Rien d'autre de prévu cette année à part le marathon relais de Rennes, le 22 octobre prochain, avec mes collègues de nuit et notre "patronne" qui a eu la gentillesse d'accepter le challenge. Je ferai le 1er relais d'un peu moins de 9 kils et le dernier kilomètre avec les amis. Pas de chrono en vue, juste de la solidarité et un esprit d'équipe avec Bérangère, Christelle, Pascal et Christophe.
Je vais continuer à relier myHome au taf chaque nuit à vélo ou en courant, histoire de ne pas oublier ce que c'est le sport et surtout essayer de retrouver une once d'envie de faire du sport par plaisir et pas par obligation ; il faudra aussi que mes soirs de repos je retourne avec les amis de l'asso Courir à Vezin "changer d'air" et de circuit et aussi à la salle de fitness'park pour rentabiliser mon abo de 29.90 € par mois qui depuis juin est à fond perdu puisque je n'y mets plus les pieds.
Merci à celles et ceux qui ont lu cette prose jusque la fin.
Bises bretonnes aux "étrangers" de Breizhanie.
@llez, la suite au prochain épisode ! Bye...
PS : pour ne pas se "brûler" en course ou passer une nuit calme après un marathon ou une épreuve "irritante"... un seul geste (avec des gants PVC sinon vous allez galérer à vous laver les mains, lol)