Hello,
mercredi dernier, en cette belle période "d'été Indien breton" je n'ai pas pu résister à mon envie d'aller nager, dans la Rance, au départ de la Cale de Taden.
Après une grande nuit de 3 H entrecoupées de "pauses réveil" - merci chronopost et les ouvriers d'entretien des espaces verts - un p'tit déj enfilé et hop, direction le point de départ "tri du Pays de Rance".
Le ciel est superbe, sous ce soleil brun/jaune, la "mer" est plate, que du bonheur.
Enfilage de combi, tartinage de graisse à traire sur le coup, mettage de bonnet et de lunettes après un p'tit coup d'anti-fog (merci Olivia) et hop, direction la cale de lancement !
A noter que pour cette fois, je vais nager avec le téléphone à proximité pour que le LIVE Garmin puisse être activé, un p'tit suivi c'est toujours sympa ; et puis on ne sait jamais, si j'me noie, lol
Pour le téléphone, il faut qu'l soit hors d'eau pour délivrer les ondes, et pour ce faire, rien de tel que la bouée "Qubabobo"
Un peu imposante à la vue (et au poids) mais finalement une fois ses deux côtés gonflés, le tube sur l'eau ne pèse rien et l'espace "rangement" semble bien hermétique.
J'ai d'ailleurs profité de cette bouée pour y fixer mon bidon Hydrenergy4 pour enfin prendre le temps de boire un peu, toutes les 10 minutes.
Après avoir terminé mon "habillage" et papoté avec des lectrices profitant du bain de soleil, je jette le "paquet" à l'eau. Un peu de fraicheur ne me fera pas de mal.
Effectivement, sur les 200 premiers mètres le front et les joues ont un peu de mal à rester sous le niveau de l'eau, ce qui complique la respi et les mouvements de bras. Mais bon, une fois bien chaud, je n'y penserai plus. Contrairement à Arradon ou St-Malo, là, je ne vois pas le fond, à peine d'ailleurs mes mains sous l'eau mais bon, il faut savoir "faire des sacrifices".
L'objectif du jour étant de faire 6000 mètres, je choisis de partir en direction de Dinan plutôt que dans celle du Livey. Le canal est moins large de ce côté, en cas de soucis ce sera plus aisé de se rapprocher du bord ou d'appeler un joggeur ou un marcheur.
Après seulement 10 minutes je boucle les 500 premiers mètres et en profite pour stopper la nat pour choper le bidon et boire une gorgée de H4, le top, ça m'avait manqué lors de mes précédentes sorties. 10 secondes à peine et c'est reparti. Pas grand plaisancier sur cette "mer plate", c'est top'agréable.
Les mouvements sont fluides, je ne "tape pas dedans", le faible courant me porte, histoire d'aider un peu. Certains passants me regardent en mode "bizarre", d'autres sont totalement imperméables : "c'est normal et puis on s'en fout", lol.
1000m, deuxième pause H4, ça fait du bien et hop c'est reparti.
Je slalome entre les bouées du chenal pour éviter de temps en temps un petit bateau ou un aviron. Quand je m'écarte trop mes mains touchent le fond, c'est dire si ces bouées sont capitales pour les plaisanciers ; elles m'aident aussi à mieux m'orienter, même si le chenal n'est pas très large je vise chaque bouée pour avancer et ainsi "passer le temps". Oui il faut le reconnaître, contrairement à la course à pied, notamment en groupe, quand on nage on se fait un peu ch... lol
1500, 2000, 2500 m, le temps passe les les hectomètres se grappillent. Pas encore de crampes, c'est tant mieux !
Bien qu'on ne s'en rende pas vraiment compte, comme pour tout effort physique on "transpire", c'est pourquoi il faut boire régulièrement. Les portions d'eau fraiches, sans doute aux endroits les plus profonds me font énormément de bien.
J'approche tout doucement de l'usine d'épuration d'eau de Dinan. On a beau me dire que l'eau qui est rejetée dans la Rance est "propre", vu les relents, je garderai le doute.
2800m et dernier virage avant de décider de faire demi-tour. Plus de courant à cet endroit, alors je me faufile entre les feuilles des arbres, quelques branches et une sorte de "poussière" d'arbres qui recouvre la surface : les aléas de l'eau douce !
3000m allez demi-tour :
J'aurais voulu pousser jusqu'au port mais il y a encore au moins un kilomètre, je serai trop tendu en timing. Celà fait 1H10 que j'ai débuté, alors on va dire qu'il m'en faudra autant pour rentrer.
Je repasse dans la portion "stagnante" avant de mettre un coup d'accélérateur quand le courant revient et qui plus est, en face de moi. J'essaie de travailler ma propulsion mais... ça brûle, lol !
3500, 4000, je vois les distances s'amplifier sans réellement avoir l'impression d'en "ch...". Le temps est superbe et entre 2 "coucou" avec les plaisanciers ou les kayakistes, quand ce ne sont pas des marcheurs, je m'hydrate au H4 et j'avale les bouées.
4500, 5000... les crampes des mollets commencent à se faire sentir alors je bats un peu des jambes pour essayer de faire circuler un peu mieux le sang ; de temps en temps j'étire un peu aussi ; bon vous essaierez la prochaine fois que vous irez nager en piscine par exemple : vous nagez normalement le crawl et puis vous arrêtez de bougez une jambe, vous la tendez, et ramenez la point du pied vers le tibia... tout ça en continuant à battre l'autre jambes et sans arrêter les mouvements de bras. S vous me dites que c'est très simple, je ne vous croirai pas.
Bref... on fait comme on peut.
5500, 6000, ça y est l'objectif est atteint au moment de passer au niveau de la Cale de "mise à l'eau". Mais je trouve ce chiffre de 6000m trop "rond" alors je continue un peu. 10, 20, 30, 40 et 50 m avant de rebrousser chemin.
Après 2H32'17, je stoppe le chrono. 6124m voilà la distance parcourue aujourd'hui, mon record en matière de natation.
On a beau dire, même si les longueurs en piscine avec des exercices types sont indispensables pour progresser, il n'empêche que même si c'est parfois un peu chiant, la nat en eaux libres c'est quand même bien mieux.
Après autant de temps dans l'eau j'avoue avoir des yeux de lapin russe mixomatosé mais bon je super content de pouvoir faire autant, moi qui aime la natation comme un chien aime être attaché à un piquet.
Ce n'est pas pour rien si 90% de celles et ceux qui ont tenté la traversée de la manche en nageant ont échoué... tout le monde n'est pas nageur dans l'âme et encore moins dans la tête. Il va me falloir des mois de "battements" pour me forger le mental avant d'envisager me projeter sur ce mythe.
Retour maison... trop tard pour aller courir avec l'asso de Vezin, dommage, j'avais vraiment envie d'aller trottiner pour détendre le bas du corps avant de reprendre le boulot.
Tant pis on fera ça demain ou après-demain.
@llez, la suite au prochain épisode ! Bye...
PS : les températures se rafraîchissent en fin de semaine, j'espère quand même pouvoir retourner nager une dernière fois la semaine prochaine... Objectif 7 k !!!