Hello,
je me rappelle ce WE de septembre 2009 où, après m'être fait flashé à 96 kms/h, retenu 91, dans la portion de 2x2 voies quittant l’autoroute du Mans menant à Tours, j'arivais au Mont Dore...
Du soleil plein les yeux, une température estivale où le tee-shirt était de mise et des jambes pleines de fournis pour mon 1er "vrai" trail...
Fini les "courses natures" locales, place au "vrai dénivelé", aux pitons auvergnats, même si quelques mois plus tard je découvrais ceux de Millau qui étaient encore plus "piquants".
Ah qu'elles étaient belles ces journées... et le trail (le 34 k et ses 1825 m de D+) fut savouré comme il se doit, entouré de belles pointures et de mon "sherpa" François P. qui finira quelques minutes seulement après moi, malgré une différence d'âge non négligeable ! Respects l'ancien.
Alors quoi de plus naturel que de proposer à Olivia pour son 1er "vrai" trail (si l'on exclut l'écotrail de Paris de 2019) de se lancer à son tour sur le Sancy (19 k pour 1170 m de D+). Ayant réussi in extrémis à revendre mon dossard pour le Tri L de Deauville du samedi, j'allais donc pouvoir comme prévu (avant les reports dûs au confinement) aller me cramer sur le 12 k (604 m de D+) le samedi AM.
Mais ce trail "estival" s'est très vite transformé en trail hivernal en raison de la météo...
Avec 1° et de la pluie glacée à notre arrivée le vendredi soir, le ton était donné. L'orga imposait un cuissard long... mais tolérait un cuissard court avec des manchons, ce qui ne changeait donc rien à mon "paquetage", hormis la veste tout le long au lieu de la garder dans le sac.
Une 1ére journée fraîche donc pour ce "petit" trail LA DOREE au Puy de Sancy... mais tellement dépaysant ?
Je me suis amusé, à fond, du début à la fin, même si j'ai du marcher comme la majorité dans les marches qui emmenaient au col.
Un col comment dire... blanc, même très blanc puisque la neige qui tombait depuis le début de la matinée avait rendu immaculé les champs des breeeeeeebis.
Une vue splendide même si le fond était bouché et surtout très originale pour une mi-septembre d'ordinaire sous forme d'été indien !
Après m'être là encore éclaté (sans tomber) dans la descente et sur le faux plat de fin de parcours, qu'elle ne fut pas ma surprise de constater que je terminais 52ème sur 447 et 6ème de ma catégorie M2...
Après presque 2 mois sans courir, on peut dire que les 2200 km de Home Trainer connecté dans mon salon depuis la fin du confinement ont été vraiment efficace !
Le lendemain place au CHEMIN DES CRETES avec Olivia en mode "sherpa" des montagnes auvergnates.
Les conditions météo se sont encore plus dégradées et sont devenues "délicates" d'après l'orga ; et dire que moins d'une semaine auparavant on se plaignait encore de la "canicule"... ??
Bref avec ces conditions, l'orga a du se résoudre à dévier le parcours, nous privant de la montée du Sancy en raison de la glace au sommet rendant impraticable et périlleuse la montée (mais aussi la descente)
Au départ la pluie glacée était de mise, avant d'aller affronter le blizzard et les chutes de neige.
Un départ cool pour ne pas se cramer d'entrée avant d'arpenter, les chemins plus escarpées et la traversée de la route déjà blanche, bloquée par nos "amis" de la maréchaussée. Malgré des courbatures dans les quadris en raison de mon épopée de la veille, je laisserai mes bâtons sur le sac sur la totalité du circuit. L'allure est bonne pour Olivia avec ses beaux bâtons tous neufs made in france, alors on ne lâche rien.
Plus on monte et plus le décor nous émerveille, la couche de neige ravit tous les participants. On s'arrête faire un selfie et j'en profite pour mitrailler au samsung le terrain de jeu.
Une petite descente dans les bois avant de remonter "dré dans l'pentu" (hein mon merlu). Vers le 2nd col de la journée. Même si je garde le sourire, pour certains c'est la déconfiture, notamment chez les concurrents du 51 qui utilisent la même fin de circuit que nous. Je me souviens de deux d'entre eux ; l'un était assis, exténué dans la bosse, en train d'être couvert de couvertures de survie par d'autres coureurs dans l'attente des secouristes et l'autre qui s'était stoppé devant moi, en pleurant de fatigue et de froid.
"Allez Seb (son prénom sur le dossard), on ne lâche rien, donne moi ta main, on monte là-haut tous les deux !" Je ne sais plus si son dossard était le 241 ou le 537, quoique peut-être le 402... bref. Je suis ravi d'avoir pu lui permettre d'attendre le haut du "pentu" avant de le laisser "finir" la descente dans la neige en ajoutant "tu ne t'arrêtes qu'à l'arrivée, ça descend maintenant".
Oui je sais c'est "interdit", oui c'est une aide, une assistance, tout ce que vous voulez mais bon, moi j'appelle ça du bon sens. Plutôt que de passer à côté et de le laisser se désespérer au moins il aura eu le bonheur de passer cette fichu ligne d'arrivée après 51 kms dans des conditions apocalyptiques. Je pense que comme moi il se fout de son résultat, de sa place visiblement dans les derniers, il aura eu au moins une satisfaction, une fierté aussi d'en terminer. C'est ça aussi l'esprit trail, on est à la base là "pour s'amuser" et prendre du plaisir, pas se dégoûter !
Je profite de la descente pour me chauffer les quadris et récupérer loin devant Olivia qui avait pris des centaines de mètres d'avance.
La traversée de la forêt est magnifique avec quelques débuts de "mottes" de neiges parsemées... mais aussi un peu boueuse sur la fin.
Encore quelques faux-plats et on termine sur le tracé de l'hivernale du Sancy, on ne peut plus de saison, lol.
Une descente un peu rugueuse et la "délivrance" en franchissant la ligne après un poil plus de 3H de run.
Fier de la miss je m'interroge toujours sur ce fichu chrono qui la fait terminer à 14 secondes derrière moi alors que j'ai cessé de courir 30m avant la ligne pour lui laisser le plaisir de savourer son arrivée devant... On n'avait pourtant pas inversé nos dossards... bref, peu importe le résultat, on a tous les 2 le sourire et la satisfaction d'une course bien gérée et très sympa même si j'ai terminé un peu gelé.
Allez, à la r'voyure !