Hello,
quand ta saison a été entachée de courses annulées, de blessures (blessures qui perdurent..) et, il faut l'admettre, que tu n'as plus la même pêche ni la même envie de cracher tes poumons à l'entrainement comme en 2009... à quoi bon continuer ?
C'est surement le crédo de beaucoup d'athlètes qui ont la honte de devoir finir en bas de classement, peur de ne plus faire un top 10, qui veulent rester sur "une bonne note", garder leur image de "star" ou qui ne veulent pas devenir ou re-devenir un lambda, quelqu'un de normal..
Perso, si j'ai eu quelque belles courses, quelques bons chronos, je ne ma suis jamais pris la tête, jamais dit j'arrête parce que je ne fais pas une bonne place ; j'ai même terminé drnier une fois, mais avec le sourire :)
Embrun en 2007, le Trail des Ebihens en 2013 et le GR73 en 2015 ont été les 3 seules courses sur plus de 234 (répertoriées) sur lesquelles je n'ai pas pu franchir la ligne d'arrivée ; barrière horaire pour la première, blessure pour la seconde et jour sans pour la 3ème.
Toutes ces "expériences" forgent le caractère mais aussi aident à relativiser et à trouver réellement ce que l'on cherche en faisant du sport, des courses ou en s'entrainant.
Je m'étais inscrit pour le L de St-Lunaire il y a de nombreux mois, quand j'ai appris que le Franchman était reporté (encore) à l'année prochaine. Je m'étais dit qu'à défaut de faire un Ironman, ce s'rait déjà ça de fait. Il faut dire aussi que plus les courses sont courtes, plus elles sont rapides et ça je n'aime pas, ou plus trop.
Quand j'ai su que je pouvais participer à l'Ironman de Copenhague et après l'avoir fini, le doute s'est installé quant à ma participation au Half breton... mais bon, quand tu es capable de finir un Ironman en 13H19, sans réelle prépa, sans prise de tête et en y prenant du laisir, à côté de ça, un half c'est quoi ? ah ah ah...
La clef de la réussite c'est peut-être ça en fait... pas d'objectif de chrono, une prépa à l'envie, en fonction du temps, sans contraintes.
Il est vrai que depuis le confinement, auquel se sont associées les blessures et notamment la déchirure du mollet, transformée depuis en aponévrose la motivation est tombée bien bas mais finalement c'est peut-être un mal pour un bien.
J'ai donc gardé mon dossard pour le Half.
Il y a encore quelques années, j'avais édité une fixe "réflexe" avec tout ce qu'il ne fallait pas oublier pour faire un triathlon, j'étudiais les parcours, le dénivelé, bref je ne ratais aucun détail. J'ai bien changé, surtout quand tu vois qu'arpès 500m de bike tu évites la chute et te rends compte que tu as oublié de visser ta potence changée à l'arrach la veille... bref !
Arrivé sur site en début de matinée (le parking était loin quand même sur départ) il a fallu que je trouve une paillote pour aller grignoter un p'tit quelque-chose.
Un triathlète aguérri aurais pris un "gatosport", un fruit ben moi j'ai pris... une galette saucisse et un coca ! Chacun ses priorités ! ah, ah, ah...
A 13H00 la première vagues de nageurs s'est élancée dans une eau transparente et relativement agréable, avant que nous puissions les suivre. Bon j'avoue, je me suis trop habitué au départ des IM comme à Tours ou Copenhague en mode "rolling'start", la foule et ses coups de pieds, les baffes, les frottements, je n'y suis plus préparé, enfin ça me gave plutôt.
Bon ça n'empêche pas d'avancer non plus, on s'y fait il ne faisait pas nuit comme à Embrun en 2009. Le plus dur c'est de trouver son rythme, sa respiration parce qu'à force de percuter d'autres nageurs, de respirer tous les 2, 3 ou 4 quand ce n'est pas 5 temps on a envie de se poser un peu. Le problème c'est que j'ai commencé à trouver ce rytjhme après la seconde bouée, quand le peloton commençait à s'étierer, mais il était déjà temps de sortir, courir et rentrer dans l'eau pour la deuxième boucle. Pfff pas cool cette sortie australienne, il faut retrouver le souffle et l'allure après, grrr
Mais bon après un pilplus de 27' je m'extirpe de l'eau. La marée est descendante, donc pas étonnant que la garmin annonce 1500m au lieu des 1900 prévus. La SNSM a encore merdé, comme à l'ironcorsair de St-Malo, hein Fred :p tu étais encore cahé sous ta tente quand tu as fait les mesures, lol
Quelque part tant mieux pour moi mais bon, j'aime bien quand même faire les bonnes distances...
Remontée de la plage pour valider le chrono de 30'46 à la 326ème place sous l'arche avant de trottiner pendant... et pendant... pfff près de 1km de transition, c'est long, trop long.
Nous étions près de 450 au départ à priori...
5'16 de transition T1 plus tard je pouvais là, aller me faire plaisir !
Je ne cours pour ainsi plus depuis plus de 3 mois mais je nage un peu et surtout je mange les kilomètres à vélo, je suis donc dans ma discipline préférée.. Le circuit je le connais assez bien, il y a de quoi se faire plaisir et quand tu sors en fin de paquet, tu ne te dis que tu ne peux que progresser, lol
Enfin, tout a failli s'arrêter après 500m comme je l'indiquais au début de ce post. Après des douleurs dorsales pendant le vélo de l'Ironman à Copenhague j'ai souhaiter réhausser mon prolongateur et donc la potence. J'ai reçu la veille cette réhausse la veille et l'ai installée dans la foulée. Mais... j'ai fait ça tellement vite que j'ai oublié l'essentiel, reserrer les vis de la potence ! Et forcément quand arrive le virage et que tu tournes d'un coup sec à 30 km/h... la roue , elle, elle ne suit pas. Je ne vous décris pas la situation dans laquelle je me suis retrouvé, je vous laisse l'imaginer !
On stoppe tout et on se dépêche de revisser ce qu'on croit être la source du problème et on repart pur... 200m, jusqu'au second virage où , là aussi, on est dans la même configuration avant de s'apercevoir que le vrai problème ce sont les deux vis de la potence et pas ceux de la réhausse, ni celui qui empêche la potence de s'envoler.
Seul hic, le prolongateur m'empêche l'accès à l'un des deux... alors tant pis, je fixe au max celui du dessous et advienne que pourra, j'ai perdu assez de temps comme ça !
Le circuit est assez roulant et le fait de voir du monde devant me motive à faire tourner les jambes, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Je remonte des unités, avant de trouver mon rythme, ma cadence et là, j'envoie des watts, bref je me fais plaisir, je sais qu'en CAP je ne ferai rien de rapide pour ne pas me blesser d'avantage le mollet alors autant m'éclater là, non ?
A la sortie de Ploubalay j'aperçois le maillot d'un grégo (triathlète de St-Grégoire, le club qui a bien voulu de moi, lol), rapidemment je reviens sur lui et le double non sans l'encourager : "allez Erwan, goooo". Je suis dans mon trip, j'avoue j'ai la pêche alors je continue sur ma lancée en remontant un second puis un troisième grégo. La route est parfois défoncée et a pas mal de virages en angle droit, imposant des relances et donc des pertes de vitesse mais bon, c'est pour tout le monde pareil. Le 4ème grégo c'est "Pilou", dans la bosse de Pleurtuit, celle qui grimpe fort et qui oblige à mettre tout à gauche (ou presque) derrière pour ne pas rester sur place !
Géraldine ensuite fait les "frais" de ma vitesse avant de rentrer sur un petit groupe parmi lesquels Didier, Gilles et Kévin (je crois parce que moi et ma mémoire, lol...).
Je termine la première après 1H21'50 bien décidé à ne rien lâcher. La deuxième boucle commence malgré tout à taper dans les réserves, les quadris fument en se rappelant que seulement 3 semaines avant ils avaient fait 180 kms à près de 29 km/h avant de courir un marathon. Je dépasse encore des triathlètes, dont quelques grégos (12 au final), avant de rentrer au par à vélo après 1H21'01... c'est ce qu'on appelle une course régulière si l'on enlève les 2 arrêts mécaniques de départ. Une moyenne de près de 33.5 km/h.
Sorti 323ème de l'eau et 379ème du parc T1, je suis classé 230 après 45 km et 150 à la fin du bike... soit 229 places de récupérées, je ne pensais pas autant, ça fait près d'un dépassement tous les 400m, vous comprenez mieux pourquoi j'ai eu du mal à me "reposer" en me disant "je rattrappe celui de devant et je lève le pied", lol.
Bon les bonnes choses ont une fin, mais ça je savais que sur le circuit de la CAP j'allais me faire récupérer par toutes celles et ceux doublés, ou presque. En sortant du parc vélo, parc dans lequel j'ai pris le temps de mettre mes manchons de compression et dans lequel j'ai perdu 4'54, j'étais déjà relégué à la 367ème place, autant dire que les folles transitions de mes années "compétition" pendant lesquelles je gagnais des places sont bien loin, lol.
Mais peut importe, l'objectif était maintenant de prendre du plaisir et de profiter du tremps, du décor, du publi (en tapant dans les mains de tous les gamins qui tendaient leurs bras) et de la course.
Le circuit n'était pas plat, loin de là alors pour ne pas trop étirer le mollet qui après à peine 500m m'avait fait comprendre qu'il n'était l'heure de le solliciter, je me suis imposé de marcher sur les portions montantes et trottiner sur le plat et dans les descentes. Bon j'ai un peu abusé en prenant beaucoup trop de temps à papoter sur les ravitos, mais ils étaient bien sympas, sans les bénévoles la course n'est pas, je n'ai pas pu m'en empêcher.
34'11, 36'09, 37'00 et 36'56 pour le dernier "loop", là aussi j'ai eu une course assez régulière, non ?
Je termine donc ce half tri après 5H49'47 en 355ème position.
Une belle médaille, un plateau repas généreux, une galette saucisse... quoi rêver de mieux pour finir la journée à table avec qulesques grégos avant de rentrer ?
Merci à l'orga pour cette course, même s'il y a quelques petits points à améliorer, j'ai vraiment apprécié le décor, le circuit, l'ambiance et tout le reste.
J'avoue je suis un peu fatigué, les gambettes piquent mais j'ai pris beaucoup de plaisir sur cette course, ça compense :)
Dans 15 jours je serai peut-être sur le M du tri Sud Vendée avant, 1 semaine plus tard de prendre le départ du Marathon d'Helsinki.
La saison aura été condensée en un mois et demi, mais je ne regrette rien !
Allez, à la r'voyure !