Hello,
voilà ce que j'écrivais la semaine dernière : "L'objectif est fixé à 3H45, soit 5'20 au kilo... je croise les doigts pour que mon plan se déroule "sans accrocs", lol"
Si seulement ça avait pu être vrai !
Vendredi matin, je suis parti faire ma dernière séance "soft" de 45'.
Dès le 2ème kil les douleurs aux tendons d'achille ont commencé à se faire sentir, de plus en plus importantes au point de raccourcir ma séance pour arrêter d'aggraver la douleur...
Le WE s'engageait mal !
Quelques minutes après la fin de ma séance, je suis alerté par un SMS que finalement mes congés de vendredi et dimanche ont "sauté"...
Cool, faire ma nuit de taf, finir à 7H pour prendre le TGV à 7H25 direction Paris, puis Strasbourg puis Colmar... va falloir trouver le sommeil !
Dimanche AM, départ de Colmar à 16H45 pour un retour à 22H dimanche soir et enquiller la nuit de boulot dans la foulée ???
Décidément le WE s'engageait vraiment mal !
Je prépare mes affaires dans l'urgence avant de choper un bus, puis un second pour aller récupérer la moto (toujours chez le réparateur depuis l'accident du 13 juillet... faut pas être pressé chez Honda Rennes/Vezin !). Retour maison, je préapre mes affaires de taf, mais Ouf ! Finalement les congés sont re-validés !
Une fois Olivia à la casa on finalise les valises et au dodo.
Samedi, debout 5H.
TGV Rennes > Paris Montparnasse > Métro gare de l'Est > TGV Strasbourg (après 27' de retard) > TER Colmar.
Il fait chaud déjà... le ciel est bleu avec le soleil qui fait briller les maisons à colombages du centre, le décor est top !
On profite pour se balader, flaner dans les rues pavées du centre, la cathédrale, les boutiques et la rivière "verte"...
En repassant par l'appart... j'essaie de lever un doute mais... là, c'est le drame... j'ai oublié de prendre ma Garmin !!! Je suis dégouté !!!
Faire un marathon à 5'20 au kilo sans chrono... c'est impossible !
J'envoie une message sur la page FB de l'orga, un concurrent me confirme qu'il y aura des meneurs d'aleure... Ouf, tout n'est pas noir, mais décidément ce n'est pas mon WE !
On marche, marche encore et on part récupérer mon fiston avant un p'tit diner sympa puis retour dodo...
Bilan de la journée : de belles choses plein les yeux, de bons moments mais aussi de la fatigue, de la marche... trop de marche d'ailleurs... plus de 25 000 pas enregistrés sur mon téléphone ! La veille d'un marathon... ce n'est pas ce qu'il y a de mieux à faire !
Dimanche matin, 7H.
Après quelques heures de bon sommeil, j'enchaine sur un p'tit dej simple puis ma prépa course.
J'enfile ma belle tenue prévue pour New York : merci Han Thy et Sweet Eyes pour ce très beau maillot, près du corps, que vous avez pu faire avec mon design très perso !!!
Direction le départ... un échauffement cool en attendant le départ du semi 30' plus tôt. Ils sont 2800 au départ à priori...
Je prends contact avec le meneur d'allure des 3H45 en lui expliquant mon soucis de Garmin. "Jean-marc" c'est son prénom, m'indique qu'il courra à 5'11 rt non 5'20 pour essayer de grappiller 2 ou 3 minutes sur le semi, pour laisser à son collègue qui le remplacera au 21ème kil, une petite marge pour la deuxième partie dont la bosse du 25ème va nous ralentir fortement.
Ok... je ne suis pas trop dans le mouv mais bon, ils doivent savoir de quoi ils parlent.
A 9H30, la température est déjà élevée, autour des 23/24° je pense, le départ est donné.
Le meneur d'alleure a le feu aux fesses, il était aux avant-postes et est parti aussitôt. J'accélère un peu pour lerattrapper et je me cale dans sa foulée... ou plutôt dans son sillage parce que sa foulée est beaucoup plus rapide. J'ai quand même l'impression qu'on est rapide. Après 200m, mon bidon prend la tangente... je dois m'écarter et faire demi-tour au milieu des 700 coureurs (marathon, relais et escadrille) pour le récupérer, non sens mal.
Je me hâte et derrière je remets des watts pour rattrapper le drapeau qui n'a pas ralenti, bien au contraire ! On traverse les rues pavés du centre, un p'tit coucou à Olivia et on s'éloigne vers la campagne.
Je trouve vraiment qu'on est rapides... et je ne suis pas le seul. Un coureur nous rattrappe et nous informe qu'il cavale depuis 3 kils pour nous rattrapper. Au 4ème kil il nous indique qu'on est à une allure de 4'49/4'55 en moyenne... Là, ça confirme qu'on est partis vraiment trop vite, mais notre meneur continue : "je veux qu'on ait 2/3 minutes d'avance pour entamer le second semi !"
Les kils passent, mais comme je ne les vois pas indiqués (un panneau tous les 5) je n'ai pas une bonne hydratation. L'avantage des panneaux tous les kils ou de la montre qui vibre c'est que ça me donne un rythme pour boire mais là, tout est faussé. Pour ne rien arranger mes tendons, surtout le gauche, sont de plus en plus douloureuxdès que je pose le pied au sol.
10 kils, en haut de ce petit coup de cul... je demande au meneur d'allure : "on est à combien là ?"
... "euh, 49'30".
49'30 ? Putain mais on n'est vraiment trop rapides là, on devrait être en 53'30... on a 4 minutes d'avance !!! Au s'mi on va être à 9' ??? C'est n'importe quoi.
Je traverse le p'tit village dont j'ai déjàoublié le nom, je sais qu'il finit en "sheim",lol, comme tous les autres. Sur la ligne droite qui suit on commence à récupérer des coureurs(euses) du semi, partis 30' avant nous. Certains semblent exténués, la chaleur qui augmente n'aide en rien. Petit à petit je lève le pied et laisse partir le drapeau des 3H45, je veux essayer de garder un peu de pêche et surtout ne pas me cramer d'avantage même si j'ai l'impression qu'il est déjà trop tard !
Je m'engage sur le chemin sous les arbres et là déjà des coureurs sont assis, uand ils ne sont pas allongés avec des secouristes. La chaleur commence à faire pas mal de dégâts... le meneur des 3H45 est désormais à plus de 300 mètres devant et je vois que certains, comme moi, lèvent le pied ou sont décrochés.
En sortant des arbres je m'arrête au ravito, j'ai besoin de sucre et il y a du "coca". Il n'y a plus de gobelets... c'est con ! Je verrai au prochain...
Je viens de voir le panneaux des 20 k mais là je commence à puiser dans les réserves, je le sens bien. Le soleil tape fort et les tendons aimeraient que je tape moins fort...
Je passe le semi en 1'53... que dire... je suis encore dans les clous mais pour combien de temps ???
Désormais il n'y a plus que les coureurs du marathon sur le circuit et j'avoue que je commence à me sentir très seul. Je prends les routes au plus court en essayant au max de m'abriter sous les zones d'ombres mais j'ai chaud, trop chaud. Il me reste une gorgée à peine dans mon bidon et je guette avec une énorme envie le prochain ravito... qui se fait désirer.
On nous l'annonce à 50m puis à 200, puis à la sortie du village... bref il est où ce P'T'1 de ravito ???
La pente commence à s'élever et je vois enfin l'oasis tant espéré !!!
Je prends le temps de remplir le bidon et de bien m'hydrater, eau, coca... et je repars, en marchant.
La pente est annoncée à 7.5%.
Je discute avec d'autres coureurs avant de voir le drapeau des 4H nous dépasser... mais lui, il court. Psychologiquement on prend un coup derrière les oreilles...
Je n'essaie même pas de repartir, j'ai trop mal aux tendons. Une question me trotte alors dans la tête ; "stop ou encore ?"
Dois-je continuer pour ne pas aggraver la blessure et espérer me remettre avant New York ou est-ce que je continue, "pour la médaille" ?
J'altèrne marcher et course avec des foulées rasantes...
Maintenant c'est le ventre qui ne va plus et qui me tord les boyaux. Décidément, ce maraton "test" pour NY devient une galère... C'est dommage, la coïencidence de faire une course au pays du créateur de la Statue de la Liberté, un mois et demi avant d'aller courir près de cette Statue... était originale.
Après les vignes, on repasse dans un village splendide surnomé "la vallée des chats" ; un petit village avec son orchestre comme les précédents, son ambiance et ses bénévoles et spectateurs très sympatiques. Il est vrai que pour ça, ce marathon est génial.
La chaleur est très pesante et j'ai de plus en plus de mal à allonger les foulées. Je suis obligé de m'arrêter au milieu des arbres pour soulager les boyaux qui sont horriblement contractés. Je repars mais la chaleur que le bitume fait remonter est suffocante. J'ignore où j'en suis ; 31, 35 ? je n'en n'ai aucune idée, c'est d'ailleurs très destabilisant.
Je continue et j'aperçois dans mon dos le drapeau des... 4H30 ??? putain jen'ai pas vu celui des 4H15 !!!
Là je prends THE coup de bambou ! La meneuse d'alleure m'invite à accrocher mais j'en suis incapable. Je lui explique nos mésaventures du meneur du 1er semi, elle est triste pour nous.
Plus on se rapproche de l'arrivée plus les coureurs marchent puis trottinent. On sent dans chacun la douleur et la fatigue.
Malgré tout je garde le sourire... après tout j'ai payé, je n'ai qu'à m'en plaindre à moi-même, lol.
Le clocher de la cathédrale est de plus en plus près et certains athlètes encore sont pris en charge par les secours, ils tombent comme des mouches !
Je sais que je vais finir, dans un état entamé mais je sais que je vais le finir !
J'approche de la sono qui annonce les arrivées, j'emprunte le boulevard du départ... ce long boulevard qui longe le parc dans lequel est implanté la finish-line.
J'aperçois ma supportice puis je continue pour les 500 derniers mètres.
Je passe enfin cette arche on ne peut plus salvatrice. J'ignore mon chrono.
Je stoppe le compteur que j'avais démarré sur Strava, faute de Garmin, mais sans même voir le temps.
Je récupère ma belle 27ème médaille et je file m'asseoir sur un banc pour enfin reposer mes tendons...
je ne saurai que lundi, une fois posé devant mon PC, les tendons dans la glace, que finalement il m'a fallu 4H39'04 pour faire ce marathon, soit 6'26 de moyenne au kilo...
Au classement, sur 613 inscrits et seulement 548 partants, je termine à la 318ème place sur 502 finishers. Selon le chronométreur, 46 abandons, le dernier ayant bouclé son périple après 6H00'16 tandis le que le vainqueur s'était imposé après 2H36'35 et la 1ère féminine (4ème au scratch qui plus est) a terminé après 2H54'34.
Bilan...
Un très beau marathon, des bénévoles très sympathiques, des villages splendides à traverser. Il manquait juste des panneaux tous les kilomètres, des toilettes sur le circuit et un meneur d'allure plus "juste". Un marathon donc à faire sans hésiter. Peut-être qu'avec un départ à 8H, surtout avec de telles conditions, la course serait moins difficile à encaisser... @ étudier.
Merci à l'organisation ;)
Maintenant, repos et kiné pendant une semaine... après... ben je pense alterner Vélo home trainer et course à pieds, mais soft pour ne plus trop aggraver les tendons. Il me reste un mois et demi avant l'échéance aux Etats-Unis. Je vais essayer de faire au mieux pour être dans les meilleures conditions...
Allez, à la r'voyure !